L'association des amis de l'orgue de St Victor, maintenant dissoute, a initié la construction d'un orgue neuf et a organisé pendant plus de 40 ans entre 1975 et 2018 des concerts : les Heures Musicales. Cette association avait pour objectif la promotion des jeunes talents, en leur ouvrant l'église romane de Saint Victor-sur-Loire (site classé, à 10 Kms de St Etienne) tout en préservant un accès à tous aux concerts par une participation libre aux frais.
L'orgue a été intégré au patrimoine des orgues de la ville de Saint Etienne en 2019.
L'association St Etienne ses orgues y organise des concerts.

Présentation

Construit en 1977 par le facteur d'orgue Didier Chanon (installé dans l'Ain), cet instrument de qualité s'inscrit harmonieusement dans la beauté simple de l'église romane de Saint Victor-sur-Loire.

Adapté aux dimensions de son espace, l'orgue ne comporte qu'un seul clavier de 54 notes, coupé au 3ème ut-ut dièse. Il possède également un pédalier de 17 marches, en tirasse permanente.

Entièrement mécanique, sa composition est la suivante :

Sans être la copie d'un instrument ancien, cet orgue a été réalisé dans la tradition du XVIIème siècle, pour le travail du bois et du métal notamment.

La disposition des jeux, coupés au 3ème ut dièse remplace un deuxième clavier et permet de différencier les deux mains, en basse et dessus. On obtient ainsi une multitude de possibilités sonores par chacune des deux mains.

En musique...

Extrait d'un réçital donné par Élise Rollin en 2004.

Girolamo Frescobaldi, extrait des Fiori Musicali (dopo l'epistola)

L'ensemble de ce concert est disponible au format FLAC

Pièces d'orgue de Francis Chapelet par Jean-Luc Perrot

Quelques précisions techniques...

Accordé au tempérament inégal (Werckmeister), l'instrument est alimenté en air par un ventilateur électrique, puis cet air est mis en réserve dans un petit soufflet cunéiforme. La pression est de 70 m/m.

Le pédalier est en tirasse permanente des 27 premières notes du clavier. Il n'a pas de jeu indépendant.

La mécanique

Toute la mécanique, en chêne, est suspendue : chaque touche du clavier est suspendue à sa soupape propre sous le tuyau, et le ressort qui maintient la soupape fermée maintient également la touche "en l'air".
Les touches du clavier acrochées ainsi sont très libres, et l'on peut constater le mouvement latéral qu'elles manifestent en les effleurant. Pour neutraliser ce mouvement qui donne une impression d'insécurité à l'organiste, ce dernier devra garder en permanence ses mains collées au clavier. C'est une technique de "toucher" l'orgue propre à ce type d'instrument.

La tuyauterie

Elle est en alliage de d'étain (80%) et de plomb (20%) pour tout l'ensemble des "principaux". Seuls la "Flûte à biberon" de 4', la Quinte 2' 2/3, la basse de Tierce et le dessus de Cornet sont en alliage de 40% étain et de 60% de plomb.
Tous les tuyaux sont martelés, rabotés et raclés. On le remarque très bien sur les tuyaux non ciselés de la façade par des reflets dus à une différence d'écrasement des cristaux du métal par les coups de marteau, technique très ancienne, pratiquée également pour le travail d'autres métaux relativement doux (cuivre et argent) ; ce martellement des tuyaux leur donne de la rigidité, et de ce fait, ile se tiennent mieux et trouvent mieux leur son.

Le buffet (meuble qui abrite l'instrument) est en chêne massif et possède des volets à claires-voies de style Louis XIII.